Vous ne devinerez jamais

Vous ne devinerez jamais

DEVINETTE N°9

S’il est une chose utile dans tous les domaines où elle intervient, quelle que soit sa forme, il s’agit bien de notre inconnue du jour. Il en a fallu, des expéditions, des longs voyages, des bateaux et des courageux pour la construire. Qu’il était beau, le temps des grandes explorations et des aventures, celui des voiliers qui avancent en pensant arriver ici mais qui arrivent finalement là. Grâce à elles et à ceux qui ont, sans forcément la savoir, aidé à les créer sans oublier le moindre détail, le cinéma a trouvé matière à construire de belles histoires, usant de la nostalgie d’un temps révolu mais dont les traces n’ont jamais disparu. Elles perdurent ainsi dans les films, les romans, les livres d’histoire, mais aussi à des moments où l’on ne pense pas forcément à Christophe Colomb et ses compères. Dans ces moments-là, on fait aveuglément confiance à celle que l’on cherche sans imaginer qu’il en a fallu, du temps, pour la dessiner. Et ce d’autant plus que les années passant, notre inconnue a évolué, s’est construite, pour devenir celle que l’on connaît aujourd’hui. Si certains ne s’en servent désormais que pour décorer leurs murs en la choisissant géante et vintage, d’autres continuent de l’étudier en l’attachant à divers sujets. De la politique, à la sociologie, en passant par la géographie ou la biologie, sans elle, beaucoup de sujets ne pourraient pas être analysés précisément, scientifiquement, faute d’informations essentielles. Elle est comme ça, essentielle.

Elle prend également différentes formes selon les informations que l’on souhaite obtenir d’elle. Pour un regard neuf et innocent, elle peut apparaitre comme une réelle œuvre d’art. Une œuvre faite de lignes, de couleurs, de dégradés, de messages, qui, contrairement à ce qu’un œil esthète pourrait penser, ne sont jamais gratuits. Ici un point jaune, là une ligne rouge, là un dégradé vert, ces images sont plus que des barbouillages, il s’agit là d’informations. Des informations qui ont fait souffrir nombre d’enfants et d’adolescents, auxquels on demandait et demande encore de retenir le principal et quelques détails dont beaucoup se disent qu’ils ne leur serviront plus à grand-chose lorsqu’ils seront « grands ». Certes, si l’on n’attendra pas d’eux la moitié des détails en question, le reste fait bel et bien partie des grands pans de la culture générale. Parce que certains ont trop négligé cette partie lorsque leur professeur leur demandait de la mémoriser, ils sont susceptibles de se retrouver moqués en société. Personne n’aime être moqué en société. Plus encore, ces connaissances dépassent le cadre de celle que l’on cherche. En avoir les bases en tête est en effet plus qu’utile pour comprendre ce qu’il se passe dans notre pauvre monde, des guerres, à la pluie et au beau temps, en passant par ce que contiennent nos assiettes. Sans mauvais jeu de mot, nous pouvons clairement dire que celle que l’on cherche est CAPITALE.

Mais vous le savez comme nous, la langue française est pleine de surprises. Lorsqu’on pense appeler un chat un chat, on se trompe parfois. Entre les synonymes, les homonymes, les mots que l’on transforme, les mots dont le sens change en fonction de la phrase dans laquelle ils apparaissent, les néologismes… Tant de subtilités qui font de la langue de Molière l’une des plus riches du monde, et de notre devinette du jour un bel exemple de ce qu’est un homographe. Si l’on n’en entend pas beaucoup parler, celui-là est plus que fréquent. Sa définition est toute simple et évidemment donnée par le meilleur ami des fainéants, Wikipédia : « qui s’écrit de la même façon qu’un autre mot ». Ainsi le mot qui nous intéresse aujourd’hui a-t-il plus d’un sens à son dico. Celui-là nous permet donc de passer du coq à l’âne sans pour autant perdre le fil de notre démonstration. Pratique, non ? En parlant de changer de sujet sans changer de mot, voilà de quoi avancer un peu plus dans votre quête.

L’une des autres formes de notre inconnue a été créée bien des années après celle dont nous venons de décrire quelques-unes des caractéristiques. Dans son cas, son utilité est la même pour tout le monde, mais dans les faits, certains ont de quoi s’en servir plus que d’autres. Pire encore, certains habitants de notre planète Terre (dont on peut apercevoir en partie les particularités grâce aux explorateurs cités ci-avant) n’ont aucunement accès à celle dont on parle désormais. Produit typiquement moderne et caractéristique de la société de consommation, notre deuxième inconnue n’est pas donnée à tous. Si la majorité des gens en possède une, personne ne s’en sert de la même façon, et personne n’a vraiment le même modèle. Selon les richesses, elle donne accès à des choses bien différentes. A des pâtes et du ketchup pour les uns, à des billets d’avion pour les autres. Qu’elle est injuste, notre société !

Mais arrêtons de parler de choses qui fâchent, parlons de choses qui font du bien et attaquons une nouvelle forme du mot que nous cherchons. Cette troisième piste est épicurienne. Epicurienne parce qu’elle mène tout droit aux délices du palais et des papilles. Ainsi notre inconnue du jour guide-t-elle les gourmands dans leur quête du plaisir. Pour remplir leur estomac en dehors de leur propre cuisine et salle à manger, ceux-là doivent forcément passer par celle que l’on cherche aujourd’hui. En effet sans elle, ils n’ont ni accès à la viande, ni au poisson ni à la crème brûlée, ni à ce qui doit les désaltérer si ceux-là ne veulent pas d’eau. Selon les endroits où ils vont pour satisfaire leur gourmandise, ils trouveront notre inconnue en grand ou petit exemplaire, bien remplie ou parcimonieuse, joliment présentée ou salie par le temps. Toujours est-il qu’elle met en général l’eau à la bouche, lorsque le lieu où elle est distribuée est bien choisi.

Venons-en au principal, aux gens, à l’humanité. A vous, à nous, votre voisin, votre boulanger, votre patron, et votre cousine. A tout ce beau monde qui peuple la terre et qui, selon les règles de notre bonne vieille France, possède une quatrième version de celle que nous cherchons. Si nos parents se sont donné du mal pour nous donner un prénom et un nom, ce n’est pas pour que ceux-ci ne nous servent qu’à lever la main lors de l’appel effectué par le professeur en début de cours, non. Si vous vous appelez Elodie Martin ou Julien Rafouin, c’est parce que vous êtes quelqu’un. Quelqu’un de grand, petit, beau, drôle, gentil, méchant ou intelligent, peu importe du moment que vous êtes quelqu’un et que vous existez en société. Si vous pouvez exister en faisant briller votre personnalité, vous existez également plus passivement, dans les registres administratifs, par exemple. Et puis vous n’êtes pas qu’un nom. Vous êtes aussi une date de naissance, une taille, une couleur des yeux, une signature. Tant de choses qui, inscrites sur celle que nous cherchons, vous permettront à vous d’entrer en boîte de nuit (entre autres), et à d’autres personnes telles que votre dentiste de vous intégrer à son registre de patients. Et si vous êtes du genre grand voyageur et que vous avez troqué notre inconnue du jour contre un passeport, peu importe, vous possédez forcément au moins une forme de celle que l’on cherche chez vous. Vous jouez au poker ? Vous en avez plusieurs. Vous avez une voiture ? Vous en avez une. Vous n’avez pas de GPS ? Vous en avez une. Vous avez un téléphone portable ? Vous en avez glissé une à l’intérieur. Vous avez faim ? Attendez donc que le serveur du restaurant vous donne le menu, et vous en aurez une…

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