POURQUOI Y A-T-IL DE LA FOUDRE ?

Un soir d’été. Un apéro entre amis. Tout est absolument parfait : la vue (sur la mer), la table dressée par vos soins (un peu de champagne, quelques olives), et surtout, le temps. Car oui, le soleil est au rendez-vous depuis plusieurs jours, et cela fait tout simplement de vos grandes vacances une réussite, jusqu’à présent, totale. Vous repartez dans quelques jours, et vous aviez envie de convier vos amis, en tout cas celles et ceux qui ont choisi la même destination de villégiature que vous. Et là, ce soir, tout est prêt. Le soleil s’apprête à aller se coucher. La nuit s’annonce plutôt douce. Quand soudain… Le chaos. Une lumière aveuglante déchire le ciel. Dans quelques minutes, la pluie ruinera votre jolie table, inondera la terrasse, et vous serez condamnés à vous réfugier à l’intérieur. Pas de chance, mais n’oubliez pas, dans votre malheur, de vous poser des questions. Comme par exemple : c’était quoi cet éclair dans le ciel, exactement ?

On vous dit tout.

Tout d’abord, il est important de comprendre ce qu’est l’électricité statique. L'électricité statique est un phénomène physique qui se produit lorsque, par exemple, on frotte une règle en plastique sur un vêtement en laine.  Ou un ballon sur nos cheveux. Vous avez tous sans doute déjà joué à ce petit jeu, mais si ce n’est pas le cas, essayez maintenant, et vous verrez une démonstration concrète et facile de ce qu’est ce phénomène physique. Mais pourquoi ? En fait, il est important de garder à l’esprit que tout ce qui nous entoure, y compris l’air, est constitué d’atomes. Ces atomes, invisibles à l’œil nu, possèdent un noyau et des électrons qui tournent autour. Un noyau peut libérer de l’électricité positive, tandis que les électrons, eux, libèrent de l’électricité négative. Ils se complètent donc, et à partir de là, on parle d’un atome neutre. Problème : certains électrons sont libres de se balader où bon leur semble, ce sont des électrons libres et personne n’est là pour les “annuler”. Quand vous frottez votre règle sur votre joli pull (en laine), les électrons libres de la règle sont arrachés et vont rejoindre les atomes du vêtement. Il n'y a plus autant d'électrons dans l'atome que de charges dans le noyau, l'atome n'est donc plus électriquement neutre, c'est pourquoi on peut ressentir une petite décharge électrique.

C’est cela, l’électricité statique.

Mais alors, quel rapport exactement avec la foudre ? Et bien la foudre, c’est exactement ça. C’est un phénomène naturel qui se produit lorsque de l'électricité statique s'accumule entre des nuages d'orage, ou entre un tel nuage et la terre. La foudre est une décharge électrique gigantesque qui se forme entre les nuages et le sol, et qui se compose de l'éclair et du tonnerre : un flash de lumière géant et une explosion sonore impressionnante. Et cela, comment on le sait ? Grâce à Benjamin Franklin et Jacques de Romas. Le premier, à Philadelphie, et le second, à Nérac dans le Lot-et-Garonne, montrent à l'aide d'un cerf-volant, chacun de leur côté, au beau milieu du XVIIIe siècle, que la foudre est un phénomène électrique.

Mais ceci n’explique pas concrètement d’où vient la foudre. Qu’est-ce qui la fait surgir ? Qu’est-ce qui fait que votre apéro est définitivement ruiné ? Comme nous l’explique le site Espace Sciences : “les nuages d'orage (cumulo-nimbus) ont un sommet bourgeonnant et une base très sombre, à cause des lourdes gouttelettes d'eau regroupées en bas du nuage. Une première décharge électrique part du nuage et va vers la terre. Elle crée une sorte de canal dans l'air. La décharge principale (le coup de foudre) passe par ce canal et échauffe l'air de plusieurs milliers de degrés, ce qui provoque une étincelle géante : l'éclair. L'éclair pousse l'air si fort sur les bords de ce canal qu'il le fait exploser. Cette explosion est le bruit du coup de tonnerre. Il arrive quelques secondes après l'éclair parce que dans l'air, le son circule moins vite que la lumière. Selon la distance à laquelle tu te trouves du coup de foudre, tu entendras plutôt un claquement bref, un roulement sourd ou un grondement”.

Mais au fait, c’est dangereux ? En tout cas, la peur de la foudre est une peur bien réelle, à en lire de nombreux témoignages glanés ici et là sur le web. Exemple, avec le récit de Pirouette (un pseudo, enfin, on pense) sur le site Info Climats : “J'ai super peur des orages, depuis 2001 environ, je ne sais pas l'expliquer… Je suis totalement fascinée, apeurée, obnubilée, terrorisée et envoûtée par l'ambiance qu'ils créent. Je ne suis pas rationnelle dans ces moments-là, avant on peut même dire que je me transformais, palpitations surtout (encore maintenant mais moins), j'ai eu les jambes qui tremblaient sous un arbre dans une tente en plein camping inondé avec la foudre qui tombait derrière moi. Avant, entre 2001 et 2008 on va dire (ouah ça en fait des années), je suivais la météo de près pour voir quand il y aurait un orage, puis je ne sortais pas de chez moi, je tentais de me protéger, je me serai enfermée dans un placard avec une lampe torche et si j'avais pu avoir un bunker dans le jardin j'y serai restée des jours, bref vous imaginez la scène pathétique”. Rassurez-vous, le phénomène est tellement connu qu’il est aujourd’hui totalement possible de se protéger.

Si vous ne pouvez rien faire contre le bruit (à part vous boucher les oreilles) ou la lumière (à part vous mettre les mains devant les yeux), il est évidemment possible de se protéger contre le tonnerre, tout simplement grâce au paratonnerre. Inventé par qui ? Par Benjamin Franklin, encore lui, en 1752. Il était conçu à l'origine afin d'« écouler à la terre le fluide électrique contenu dans le nuage orageux et ainsi empêcher la foudre de tomber ». Comment ? Et bien, nous savons que le métal est conducteur de courant. Ainsi, une tige en métal placée en hauteur d’un édifice (comme une maison ou même la Tour Eiffel) captera l’électricité si la foudre vient à tomber sur ce point. Puis, il faut guider l’électricité afin qu’elle parte ailleurs, et créer donc des descentes pour l’emmener vers le sol, où elle se disperse.

Voilà, vous savez tout. Et désolé pour votre apéro. Vous aurez sans doute plus de chance demain.