Vous pourriez être cette personne

Vous pourriez être cette personne

ASTRONAUTE

On ne va pas se mentir : la vie, parfois, ce n’est pas simple. Petits tracas ou gros soucis, nombreux sont les obstacles sur notre route, qui nous font nous lever du pied gauche, ou carrément nous dire que l’herbe est plus verte ailleurs. Mais vous avez tort de penser cela, et vous avez tort de vous plaindre. Car même si vous ne vous en rendez pas compte, tout autour de vous, des gens exercent des métiers difficiles du quotidien. Certes, leurs noms peuvent paraître glamour, mais détrompez-vous. Comme le métier d’astronaute. Cela vous fait rêver ? Vous avez tort.

Le mot cosmonaute est issu des mots grecs kosmos (univers) et nautes (navigateur), astronaute, du grec ástron (étoile) et nautes, et enfin spationaute est un mot hybride venant du latin spatium (espace) et du grec nautes. Le cosmonaute est envoyé dans l’espace par la Russie, l’astronaute par les Etats-Unis. Pour ce qui est du mot spationaute, il s’applique à la France, et il semble que le terme ait été inventé par les Français pour justifier d’une autonomie lors de leurs premières missions spatiales. Et les Chinois ? On les appelle les taïkonautes, du chinois tàikōngrén composé de tàikōng (espace, cosmos) et rén (homme).

Voilà pour le petit lexique. Maintenant, voici comment faire pour devenir spationaute.

Nous sommes dans les années 60 et les Américains affrontent les Russes sur le terrain de la conquête de l’espace. Les acteurs de cette guerre sont choisis parmi les pilotes d’avions de chasses, habitués qu’ils sont aux fortes accélérations. Ils sont également plus à même de gérer le stress et la désorientation (car oui, dans l’espace, votre corps est en vrac). Les conditions pour avoir à l’époque la chance de toucher les étoiles sont les suivantes : être diplômé d’une université et d’une école de pilote d’essai. Déjà. Ajoutez à cela qu’il vous fallait impérativement avoir une expérience de pilote d’avion à réaction (pas vraiment réservé au commun des mortels donc) et avoir plus de 1500 heures de vol à votre actif, mais moins de 40 ans, et mesurer plus d’1 mètre 81. Voilà voilà.

Mais ça, c’était dans les années 60. Aujourd’hui, les conditions ne sont plus les mêmes, bien qu’elles ne soient pas moins exigeantes. Aujourd’hui, les programmes spatiaux s’inscrivent dans le cadre de collaborations internationales. Ainsi, le recrutement s’opère au sein des agences spatiales, qui ne manquent pas de critères de sélection. Former un astronaute (ou spationaute) coûte cher, le droit à l’erreur n’existe donc pas. La durée de la formation se compte en années. Il faut savoir parler plusieurs langues. Ne pas avoir peur de quitter sa famille et ses proches pour de longues semaines, de longs mois.

La Guerre Froide est finie, il ne s’agit plus aujourd’hui de faire des démonstrations de force. Les vols internationaux ont une vocation scientifique. Là-haut, au sein de la station spatiale internationale, de nombreuses expériences sont menées. Il faut donc s’y connaître en informatique, c’est un minimum. Mais aussi en biologie, en physiologie, en astronomie… Et une bonne dizaine d’autres disciplines bien compliquées. Quoi d’autre ? Et bien votre entraînement consistera en de longues sessions de plongée sous-marine destinées à vous familiariser avec l’apesanteur, mais aussi des stages de survie en montagne, dans des marais, dans le désert… Vous devrez également vous habituer à des accélérations importantes en mettant les pieds dans une centrifugeuse. C’est tout ? Non. Loin de là.

Les séjours au sein de la station spatiale internationale durent normalement six mois. Six mois durant lesquels vous devrez vivre à six dans un espace équivalant à un petit quatre pièces. Sur un vaisseau Soyouz, trois personnes doivent vivre dans un espace de dix mètres carrés (Soyouz signifie Union en Russe, ceci expliquant en partie cela). Il vous faudra donc impérativement vous entendre avec vos partenaires. La mission dépend en grande partie de cela. C’est tout ? Non, toujours pas.

Votre corps, là-haut, va subir tout un tas de changements. Vous aurez le mal de l’espace, même s’il disparaîtra au bout de quelques jours. En apesanteur, votre corps subira une atrophie musculaire, ainsi qu’une décalcification des os. Ainsi, à votre retour, votre corps sera en piteux état, et il vous faudra une longue rééducation physique et une pratique intensive d’exercices sur tapis roulant pour retrouver votre forme. Là-haut, sachez également que vous devrez oublier les bons petits plats auxquels vous avez l’habitude : vous ne pourrez manger que des aliments lyophilisés (et éventuellement quelques fruits). Pour dormir, vous devrez vous glisser dans un sac de couchage fixé au mur. Pour faire pipi, c’est dans un petit tuyaux.

Résumons si vous le voulez bien : gestion du stress, cohabitation difficile, nourriture peu ragoûtante, corps en vrac, pipi dans un tube devant tout le monde, éloignement de la famille, rééducation physique intense, des décennies d’études…

Alors, arrêtez de vous plaindre, car cela pourrait être pire. Vous pourriez être astronaute. Ou spationaute.

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