Vous vous coucherez moins bête

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POURQUOI LES CLAVIERS SONT AZERTY ?

Personne ne se pose réellement la question tant il est devenu une habitude de taper frénétiquement sur son clavier sans jamais vraiment se soucier de la disposition pour le moins étrange des touches. Oui, très étrangement, le A ne suit pas le B qui lui-même n’est pas collé au C, et ainsi de suite. En fait, à bien y regarder, notre clavier est un vrai foutoir sans aucun sens. Sauf que si, il y a bien une logique derrière tout cela, mais une logique différente selon les pays. Pas de panique, on vous explique tout, ici et maintenant.

Regardez votre clavier : d’abord le A, puis le Z. La première et la dernière lettre de l’alphabet donc. Puis, tout part en vrille : le E passe devant le R, qui est lui même suivi du T, quand surgit le Y. Aucun sens ? En apparence, non, vous avez sous les yeux un clavier dit AZERTY, soit les premières lettres du clavier. Le clavier Azerty est le clavier le plus répandu dans les pays francophones. Les anglophones, eux, utilisent un clavier Qwerty, tandis que les germanophones tapent sur un Quertz. Comment expliquer tout cela ? Plusieurs théories s’affrontent, et autant vous le dire tout de suite, elles se valent toutes, et les historiens ne sont pas d’accord entre eux.

En fait, ce sont les vieilles machines à écrire qui ont déterminé, des années plus tard, le choix de l’ordre des touches sur le clavier de votre ordinateur. Et plus précisément un homme du nom de Christopher Latham Sholes. Il est tout simplement l’inventeur de la machine à écrire, en 1868, avec Samuel W. Soule et Carlos Glidden. Problème : en mettant au point sa création, cet éditeur de presse écrite et personnalité politique se rend compte que si les lettres sont disposées dans l’ordre alphabétique, alors les petits marteaux qui viennent frapper le ruban encreur se croisent, bloquant ainsi la machine, ou ralentissant considérablement l’écriture. De fait, il décide tout simplement de modifier l’ordre des lettres pour un usage plus pratique : ainsi naît le clavier Qwerty. Pour la petite anecdote, les premiers Qwerty ne disposaient pas de touche 1 : il fallait utiliser le I en guise de chiffre.

Mais cette petite histoire, avec l’apparition de l’ordinateur et donc du clavier, ne tient plus la route. Tout est désormais numérisé, et plus besoin donc de mélanger les lettres. Sauf que nos habitudes s’installent vite et ne repartent pas si facilement. La Remington Arms Company, qui vend ces machines à écrire, est très contente du résultat et n’autorise Sholes qu’à proposer la possibilité d’écrire en majuscule et en minuscule. Ce dernier tentera, jusqu’à sa mort en 1890, de perfectionner sa création, tandis que Remington ne comprend pas bien pourquoi ils devraient changer quoi que ce soit à un produit qui se vend mieux que bien et dont personne ne se plaint.

En 2011, des chercheurs japonais tentent une nouvelle théorie remettant en cause le choix du Qwerty pour résoudre un simple problème technique. Selon eux, les toutes premières machines à écrire auraient été testées auprès de télégraphistes, qui retranscrivaient les messages en morse, et avaient donc besoin de machine pouvant supporter une frappe soutenue et extrêmement rapide. Problème : cette théorie née au sein de l’université de Kyoto entre en collision directe avec la précédente. En effet, inverser la lettre et passer au Qwerty encourage une frappe plus lente, permettant le bon fonctionnement de la machine, là où les dactylos pratiquent au contraire une frappe rapide. Une chose est certaine, le Qwerty n’a jamais totalement convaincu, et nombreux sont les chercheurs à tenter de nouvelles approches.

En 1932, un professeur en psychologie du nom d’August Dvorak se penche sur le sujet, et invente son propre dispositif, après plus de dix années de recherche. Son clavier, plus ergonomique, facilite la frappe à deux mains, et sollicite l’index et le majeur, soit les doigts les plus habiles. Cette disposition se base sur une analyse des textes en anglais, et place les lettres les plus souvent utilisées sur les touches les plus accessibles. Guillemets, virgule et point sont donc en haut à gauche, les lettres C, R et L sont en haut à droite. Pratique, mais inutilisé aujourd’hui. Pourquoi ? Tout d’abord parce que ce clavier a certes été optimisé, mais par un anglophone, et pour les anglophones. Ensuite, parce que les anglophones justement, se sont habitués au Qwerty d’origine. Il en va de même en France, où le Azerty fut jugé plus pratique pour une écriture en langue française, et ce malgré une proposition de clavier Zhjay, imaginée par Albert Navarre en 1907.

Mais le saviez-vous ? D’autres possibilités existent. Le blog Touche De Clavier nous raconte ainsi la petite histoire du clavier Bépo, qui “a la particularité de faire apparaître nos chers accents latins et signes particuliers aux langues des pays de l’Union Européenne. La ligne centrale d’un clavier en bépo, appelée ligne de repos, joue un rôle majeur. Les 2/3 des frappes se font sur cette ligne contre seulement 20% sur un clavier Azerty. Les grands principes sont les mêmes que pour le DVORAK : mieux répartir la frappe droite/gauche, réduire la distance de déplacement, etc”.

Reste une question : nos claviers pourront-ils un jour changer ? Peu probable, tant nous sommes habitués à taper sur un Azerty. Imaginez que nous changions demain l’ordre des lettres de l’alphabet du jour au lendemain. Vous seriez bien embêtés. Alors rassurez-vous : rien ne changera.

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