Devinette n°5
On apprend ce qu'il est lorsque la maîtresse nous le dit. A un moment de notre vie où les trousses et les cartables sont nos alliés, lorsqu'on est tout petit. A ce moment-là, on ne l'aime pas vraiment, celui que nous cherchons. On a du mal à le comprendre, du mal à le décrire, il est encore abscons. Puis les années passent et les connaissances avec. Notre cerveau tout neuf se remplit, de ce qu'il voit, de ce qu'il entend, de ce qu'on lui demande, de ce qu'il vit. Il nous aide à grandir, à devenir quelqu'un, à aspirer au bien. Ainsi à l'intérieur de nos têtes, le savoir s'accumule et celui qu'on recherche se love dans un tiroir. Un tiroir qui s'ouvrira certainement plusieurs fois par jour, tant notre inconnu se trouve partout. Dans les maisons, dans les rues, à la télévision, dans les livres. Il est de ces choses communes qui ne nécessitent plus de réfléchir pour comprendre ce qu'elles sont. A l'image des mots papa, maman, boire ou manger. A l'image des arbres, du ciel ou des nuages. Il est l'évidence même, à tel point que lorsqu'on le voit, on le sait mais n'y pense pas. On ne le nomme plus que dans les salles de classe, le malheureux. Là où les notes sont sources de compétition, de disputes de dix-neuf sur vingt ou de deux. Ah non, il y a un endroit que l'on a oublié. Un endroit où les notes sont tout aussi présentes, mais pas de la même manière. Elles se glissent entre les lignes, dans les oreilles, pour le plaisir de l'ouïe et des concerts. Plus de doute, il est vraiment partout. Ouvrez les yeux, observez, trouvez-le et dites-nous. Dites-nous que cette devinette est facile, que vous connaissez le mot dont on se sert pour que vous vous endormiez. Parce qu'à cette heure vous devez être fatigués, voilà quelques nouveaux indices qui pourraient bien vous aider.
Celui que l'on cherche ne fonctionne qu'avec le chiffre trois. Il aime les formes et les formules, les règles et des chiffres les lois. Il peut être grand, moyen petit. Il peut être vide ou plein, n'est jamais doux, toujours piquant. Qui s'y frotte prend un risque certain. Des ses bouts pointus il peut faire plus de mal que de bien. Heureusement pour nous, l'objet de notre devinette n'est pas vraiment une chose. Il est juste un corps, une forme, un ensemble de lignes droites qui jamais ne se superposent. Pour certains, il est devenu un symbole. Symbole de force, de sécurité, de stabilité. De danger parfois, quand il s'agit de le faire briller ou de loin transpercer. C'est qu'il a plusieurs cordes à son arc, celui que l'on cherche. Des histoires derrière lui, des mystères, allez, nous allons vous tendre une perche. Il existe un pays chez qui il est légendaire. Un pays où le soleil, la chaleur et les dieux côtoient la mer. Un pays où notre inconnu est visité depuis la nuit des temps. Par les touristes, les curieux et de la ville où il se trouve les habitants. Au pays des pages qui jadis ne venaient pas des plantes mais des animaux. Au pays où les lettres étaient des images, les divinités des animaux, les hommes des formes en deux dimensions. Un pays qui attire les regards, émoustille les amateurs de contes et des traditions. Ici ainsi, notre inconnu est une star. De celles qui poussent les plus passionnés à faire des kilomètres pour les voir. A marcher dans le sable, à traverser l'eau, à la recherche de ces monuments dont l'image depuis l'école s'est glissée dans les cerveaux. Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait. Utiliser l'objet de notre devinette pour l'architecture faire briller. Sa version d'Afrique du nord en a d'ailleurs inspirés plus d'uns. De la télévision à la musique il a fait son chemin. Il y a même un groupe de musique qui l'a rendu culte il y a des dizaines d'années. Un groupe psychédélique pour qui le rock, la drogue et les fans n'étaient qu'habitudes et banalités. A celui que l'on cherche ils ont greffé un arc-en-ciel. Sur leur pochette la plus célèbre le prisme est roi. Et avec lui notre inconnu du jour qui s'amuse avec vos nerfs, si encore maintenant vous ne l'avez pas.
Ainsi continuons donc notre devinette. Continuons à distribuer les indices, à raconter des histoires, à brouiller votre esprit. Celui qui nous lit parce qu'il ne s'endort pas. Celui qui cherche le calme, la sérénité, de quoi se relaxer pour vos yeux laisser se fermer. Mais revenons-en à notre tambouille, à nos moutons. Ensembles, éveillés ou à moitié endormis, cherchons.
Nous n'en avons pas encore parlé mais notre inconnu a aussi un rapport avec le voyage. Le farniente, le sable chaud, les maillots de bain, l'absence de nuages. Associé à une île du nord de l'Atlantique il fait des heureux quand il ne participe pas à certains carnages. Il pose ainsi ses lignes à l'est des Etats-Unis. Loin de la France, loin du Royaume-Uni, un peu plus proche de New-York, et encore. Ici se trouve l'île en question, ou plutôt l'archipel. De nombreux lopins de terre entourés d'eau y ont en effet posé leurs valises et leurs grains de sel. Dans l'archipel en question, le drapeau est britannique. Voilà ici un point étonnant, puisqu'on est en Amérique. Elisabeth II comme l'eau turquoise y sont ainsi reines. Deux reines au paradis de la détente, du ciel bleu et des étrennes. A côté des transats, les coffres sont légion. En leur sein des billets, des bijoux, de l'argent en somme, bien caché sur des comptes de très riches femmes et hommes. C'est que le paradis peut parfois être fiscal. Lorsqu'on a de quoi se payer plusieurs billets pour dans notre archipel faire escale. Mais stop, stop aux digressions. Celui que l'on cherche n'a rien à voir avec les pièces, la banque et les avantages de quelques trublions.
Les vacances prennent en effet une toute autre tournure, lorsque notre inconnu par on ne sait quel pouvoir fait monter la température. Celle de la peur, celle qui fait suer, celle qui dans la panique augmente sans gare crier. C'est ce qui arrive lorsqu'on vole ou navigue à l'intérieur de Lui. Entre notre archipel, la Floride et Porto Rico l'angoisse est mise à nue. Les avions disparaissent, les navires coulent au fond de l'eau, et des milliers de vies en même temps qu'eux finissent on ne sait où sans avoir pu crier Haro. Certains parlent de magie, d'autres de malédiction, mais la science peu à peu essaye de convaincre ces esprits fantaisistes qu'ils n'ont pas vraiment raison. Avis de tempête, conditions météorologiques, et si tous ces drames n'étaient que le fruit de la nature, des vents violents, et non de quelques formules magiques ? Beaucoup préfèrent ne pas se fier à ces savants, parce qu'il est toujours plus fou, toujours plus drôle, d'imaginer que les malheurs sont dus à quelque ensorcellement.
Enfin arrêtons-nous, parlons de choses plus gaies. Revenons-en à la musique, qui apaise les hommes et leurs esprits les plus échauffés. Notre inconnu du jour, dans le milieu des partitions est souvent moqué. A côté des instruments à cordes et à vent on ne sait pas trop ce qu'il fait. Il est pourtant là pour quelque chose, pour battre le rythme et non pour faire joli. Grâce à une barre métallique et un homme il parvient à faire du bruit. Un bruit cristallin, un bruit aigu et raisonnant. Un bruit qui bat le rythme et sonne l'après et l'avant. Dans les orchestres il a ainsi sa place. Comme dans les cours de géométrie, aux Bermudes ou dans les salles de classe. Non, ne nous dites pas que vous ne l'avez pas encore trouvé, sinon le pauvre Pythagore vous risquez de vexer.