Vous ne devinerez jamais

Vous ne devinerez jamais

Devinette n°3

Elles étaient une jadis, elles sont deux aujourd’hui. Jamais trois, jamais quatre, l’être humain n’est pas fait ainsi. Il est fait d’émotions, de couleurs, de goûts, raison pour laquelle celles que l’on cherche changent d’allure selon les années… Et le nombre de sous. C’est qu’elles ne sont pas données, nos inconnues du jour. Bien que certains soient prêts à payer cher pour celles qu’ils convoitent avec amour. Amour du confort mais surtout du style, aujourd’hui leur fonction première se laisse doubler par le futile. Mais bien avant tout ça, elles se la jouaient solo. Loin des boutiques, des magazines et des portfolios. Elles avaient alors un rôle cruel, un rôle notoire. Beaucoup moins sexy, beaucoup moins glamour, elles étaient du côté noir.

 

Noir parce que sombre, triste, entre l’histoire et l’horreur.  Au curieux public comme aux principaux concernés elle faisait peur. Placée là, sur la place publique, face au regard excité des uns, la moue gênée de leurs confrères, elle assurait le spectacle comme on assure une scène de guerre. Une scène sanglante, une scène douloureuse. Pour l’ordre et la morale les contestataires la mettaient en veilleuse. N’allons pas contre la loi, n’allons pas contre le roi, sauf si sa tyrannie et ses erreurs le mènent lui-même sur l’estrade en bois. Là alors, les yeux grands ouverts et le cœur battant, son peuple attendait du souverain qu’il mette sa tête dedans. Dans quoi ? Dans Elle. Celle que l’on cherche a plus d’une plume a son aile. Une aile bien lugubre qui fait couler le sang, les larmes aussi lorsqu’on est innocent. Même lorsqu’on est coupable, la sentence est violente. Voilà pourquoi cette version là dans les journaux n’est plus présente. Le principe qui l’a fait naître, lui, est toujours bel et bien là. Pas dans notre pays, non, il y a bientôt 30 ans qu’on a aboli cela. Mais aux Etats-Unis, en Iran, en Malaisie ou ailleurs, ce principe-là survit en même temps que l’aigreur. Celle que l’on cherche au singulier ne fait cependant plus partie du jeu. Les pierres, le poison, les cordes lui ont volé la vedette, pour le pire, pas pour le mieux. Un de perdu, dix de retrouvés, comme dit l’adage. Tant pis pour nous, bravo à eux, ça alimentera les sondages. C’est qu’ils ont l’esprit étroit, les maîtres de la peine capitale. Peut-être devraient-ils prendre du recul, voir plus loin, changer de morale. Voir plus loin, en voilà une bonne idée. Celles que l’on cherche, habile, pourrait bien nous y aider.

 

Un comble pour celles qui sans notre satellite numéro 1 ne seraient pas. Qui sans les astres, la nuit, ne s’appelleraient peut-être pas comme ça. La tête dans les étoiles, les yeux tournés vers le ciel, elles ont trouvé leur nom sur les cratères de l’Immortelle. L’Immortelle, n’en soyons pas si sûrs. Comme les hommes, les arbres, la terre, elle verra peut-être faillir son armure. Peut-être ou peut-être pas, du monde des astres il y a tant de choses qu’on ne connaît pas. Heureusement celles que l’ont cherchent aident les professionnels. Ceux qui petits rêvaient de comètes, d’astéroïdes et d’éternel. Dans cette version une fois encore elles fonctionnent par une et non par deux. Pas besoin d’un duo pour observer, décortiquer, s’émerveiller devant les cieux. Ceux-là sont souvent sombres, pour l’humanité entière, qui dans les livres et la télé ont la chance d’y observer les milles lumières. Qu’elles sont belles, les étoiles, qu’elle est belle la nuit, lorsqu’aidées de nos inconnues elles se dévoilent, petit à petit. C’est qu’elles sont bien pratiques, celles que sans succès l’on cherche. Ce n’est pas faute, depuis le début, de vous avoir lancé des perches. Parce que nous sommes toujours prêts à vous aider, c’est dans le quotidien, le concret, que nous allons vous pousser à chercher.

 

Ainsi nos inconnues chaque jour font briller les yeux des uns. Elles font aussi pleurer ceux des autres, qui les remercient pourtant de les aider au quotidien. Un quotidien bien plus net, bien plus clair, qu’elle est belle la science quand elle permet d’avancer lucide, avec transparence et sans mystère. Ils n’ont pas tous eu cette chance, quand elles ont été inventées. Seul les érudits et les plus riches pouvaient se les procurer. Elles n’avaient pas encore cette forme au Moyen-Âge et même après. Moins pratiques, moins design, elles aidaient ceux qui avaient l’occasion de tenir des pages et de les déchiffrer. Ou de les créer eux-mêmes, lorsque le talent et le savoir étaient leur fond de commerce, leur passion, leur loisir. Des mots et de belles phrases elles leur permettaient alors d’écrire et de lire. Quand il ne s’agissait pas d’estampes à regarder, de dessins en pagailles, d’œuvres d’art à analyser et regarder.

 

Rien, non rien n’est aussi beau qu’avec elles. Le monde sans nos inconnues n’a pas la même saveur, ne présente pas d’images aussi belles. Demandez donc à Carlos, Nana, John ou même Daria, qui sans leur présence quotidienne ne seraient peut-être pas aussi cultes, pas aussi connus de vous et moi. Bien qu’essentiellement pratiques elles sont aussi pleines de personnalité. A l’image de ceux qui les possèdent quand l’extravagance, la différence ils ont osé. Avec elles c’est aussi la géométrie qui sort des cahiers de l’école. Les ronds, les rectangles et les carrés sont les plus fréquents, les plus courants, qu’ils soient petits, moyens ou grands. De nos jours c’est le XXL qui a la cote. Question de tendance, question de moment, des podiums et des people ça peut être la faute. Du hasard parfois aussi, à qui il arrive de diriger la mode et les cycles. Ainsi les accessoires d’hier deviennent ceux d’aujourd’hui, ceux d’aujourd’hui ceux de demain, c’est comme ça, on recycle. Enfin non, n’exagérons pas. Il est impossible que nos inconnues d’il y a jadis entrent de nouveau dans l’actu. Elles n’étaient ni aussi confortables, ni aussi pratiques. Sans l’aide d’une main elles ne tenaient pas. Sans l’aide d’une chaine, elles se perdaient ça et là. Pas facile de dire non au flou, oui à la lumière, mais impossible de refuser cette aide désormais nécessaire. La forme des nuages, le visage de votre moitié, votre station de métro, qu’il fait bon ne pas les rater grâce à celles que l’on cherche, nos inconnues, notre objet, notre héros.

 

Si elles sont une chance, elles peuvent aussi être une plaie. Pour ceux qui malgré tous leurs efforts ne parviennent à s’y habituer. Ainsi alors même qu’elles devraient les aider, elles les troublent, les brouillent, les font même parfois tanguer. Réaction normale, lorsque les sens sont malades. Ceux-là changent alors notre perception des choses, nos habitudes, plus question de faire parade. Mais tout vient à point à qui sait attendre. Et accepter les maux de tête, les nausées et le temps d’apprendre. Apprendre à persévérer jusqu’au bout, jusqu’à la réussite, de cette mission qu’un homme en blouse s’est donnée pour réduire le mal qui les habite. Quand les gens sortent de chez lui, ils avancent les idées plus claires. Voient mieux le monde, mieux les choses, mieux le bleu, le jaune, le vert. Ils voient même mieux le ciel, quand les teintes s’en mêlent. Quand grâce à leurs ronds, rectangles, carrés, le soleil paraît moins réel. Ou juste moins puissant, moins brûlant, un bel effet optique qui n’empêche pas la peau de perdre son teint d’antan. Certains se fichent des rayons et ne les attendent pas pour les sortir. Peu importe la protection pourvu qu’il y ait le look, l’allure, les dents blanches dans le sourire. James Dean vous le dira autant que Tom Cruise lorsqu’il était dans la peau de Maverick. Cheveux au vent, tartre absent, bombers sur le dos, le bellâtre faisaient alors craquer adultes et ados. Ceux-là ont pendant longtemps tenté de copier son style, piochant ça et là dans son dressing de quoi joindre l’agréable à l’utile. Celles que l’ont cherche sont alors intervenues. Sorties des boutiques et des écrans pour mieux rejoindre la rue. Les hommes hier, les deux sexes aujourd’hui, qui se sont laissés bercés par un retour de tendance fracassant hier, toujours en vogue depuis.

 

Elles se laissent tout de même doubler, par une bien belle invention. Qui en coupant leurs branches a enchanté les pupilles qui réclamaient attention. Finis les verres, finis les reflets, fini le flou pour vous qui avez enfin trouvé…

 

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